supermarché : been there done that - j’ai rempli le panier à la
roulettes pétée d’un tas d’affaires pas besoin - un tas de plastique qui meurt
jamais
moi je meurs -
entourée de plastique qui prend la poussière - pour voir des
couleurs pétantes plutôt qu’les ravages là dehors - se boucher la vue par un petit
plastique tendu sous le nez - s’en fourrer tous les orifices - J’ACHÈTE
simple comme bonjour
bonjour au secours
je me vois venir au monde sans trop d’effort comme tout le monde dans l’eau de
pluie - seulement j’atterris dans le vase et pas dans la boue - direct là où les
plantes s’envitrinent pour rendre belles les cloches de verre
eau croupie pas
croupie - directement d’un nuage gris ou d’un tonneau de récupération d’eau - je ne sais pas précisement ce que je suis - je suis pas vraiment là non plus - enfin tu vois ce que je veux dire - peut-être non
les cloches de verres sonnent ding dong pour couvrir les gouttes qu’explosent au contact de la vitre
attérir là-dedans par hasard - bouillir dedans - mais bouillir avec des fleurs parce que c’est ça le deal - mourir décorée devant la fosse commune - pas de place pour tout le monde - ma faute pas ma faute mais responsable certain
salut l’inquiétude à l’épicerie
crouler sous les produits d’épicerie - entre deux
rayons super chargés prêts à s’effondrer - ma tête dix fois perdue zéro retrouvée - sous la cloche de verre pousser son chariot - faire ses courses et se servir des autres
non
as-tu dit oui à la carte fidélité ?
j’veux plus loin que le bout de mes bras - plus loin que les petites roues qui driftent - j’veux voir l’horreur dans
les yeux des paquets - casser la cloche et tomber dans une
clairière en flanc de montagne ou nevermind -surtout pas sur une table dans un jardin qu’on rend joli en s’crissant d’l’autre côté de la clôture et du
monde qu’on sait pas où mettre - plutôt faire jardin avec tout le reste - partager les zucchinis quoi
l’envie de chips qui se trame - cause de ma perpétuité
SORTIR DIZZIE DE L’ÉPICERIE comprendre fuck all ou trop comprendre pas vouloir comprendre
rien comprendre
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THEMATIQUES
autre chose dans la mire - divaguer pour oublier l’absurdité
du supermarché
j’ai les
mains grasses des chips quand je lis les livres - peut-être qu’en lisant sur le
sort des sorts ça sortira - ohohoh et puis toute contente de jouer avec les
sonorités pour sortir un peu de la toile qui se tisse
dites un peu où sont les sorts ? ceux pour remodeler - rendre plus molle cette pâte durcie
trop longtemps laissée dehors - je me donne un petit style de sorcière parce que
je fais aussi mes bougies moi-même avec la cire de soja trouvée au magasin - je suis crapaud et funambule en rentrant des fois dans le papier bulle - j’suis pas capable - j’suis capable - ici et là bras levés bras baissés - tenacité en garde partagée
le
sort des sorts - où ça ? donnez les moi - esti de
courir toujours après quelque chose
dans les tiroirs des tables de nuit
peut-être - avec le bois vérifié scruté parce que non aux punaises de lit - parce que les meubles dans la rue c’est jamais garanti - mais sinon rien en vu
alors y’a toute à refaire ou juste à faire
tout à faire : fabriquons un nautilus ?
oh je sais pas vraiment pourquoi un chantier naval - mais juste peut-être pour regarder autre chose dans la soupe - pour que quand
ça boue on voit Celie et Marilou danser et pas les mascottes des publicités de céréales - un nautilus ou bien autre chose qui plonge dans le noir
je cherche
je lis dessus dans les livres sous-entendus sous-titrés manuel
est-ce que
toi aussi tu ne comprends rien ? des fois ?
dis moi que tu comprends rien
es-tu souvent
perdue dans les escaliers avec ton sac plein ? - à te demander c’était
quel étage de nouveau ?
à quel étage tu vis ? quand nous
nous sommes rencontré.es tu vivais à quel étage ?
comment tu deal avec ça ? -comment tu vas ? - comment c’est la nuit qu’t’as passée ? - pour quel
bout de plastique t’es tombé.e cette fois ?
où est-ce que tu te perds ? où est-ce que tu te baignes ? - je ne sais pas dans quel bassin tu te baignes - est-ce que tu as traversé la pataugeoire sur la pointe des pieds ? - as-tu marché sur l’eau ?
j’ai changé de bassin - je me suis aussi coupée les cheveux - fait couper les cheveux - sur une belle chaise de
salon qui sent la bougie qui sent la boule à mite - les cheveux tignasses sont
partis - j’ai fait bye-bye au-dessus du plancher - j’ai pris virage et couleur
aussi - on m’a fait de quoi pour moi - je ne voulais plus de cette même couleur de cheveux de l’épicerie d’avant - j’ai donné plein d’argent pour avoir des cheveux dorés - capable pas capable
as-tu toi toujours la même coupe de cheveux ?
tu sais je
suis devenue je deviens - je suis devenue et je deviens à travers les rayons d’épicerie - j’aime toujours tant les macarons mais je n’en mange
plus - à la place je mange des jujubes au vin qui collent au palais - j’ai le brainfreeze facile - étourdie rayon boulangerie
échange moi quelques sorts la prochaine fois sur comment rapetisser un
supermarché - dis moi ce que tu deviens à l’épicerie - dis moi dans quel rayon tu t’arrêtes pour regarder tes pieds et souffler - à quoi tu penses une fois rentré.e ?
moi je pense toujours à ces morceaux de conscience que j’oublie sur les tablettes et au paquet que j’aurai du acheter - capable pas capable
**
je devrai t’envoyer des lettres pas des messages - dans une enveloppe pour me sentir obligée de réfléchir à mes phrases - mais jamais je fais - je dis aussi que je dois lire et écrire chaque jour - je dis hein - toujours - ça fait partie de toutes ces
choses que je dis sans faire - je suis un moulin à paroles et à fausses
promesses qui brassent l’air ambiant - comme tout le monde - mais je ne promets pas maintenant - je
ne promets plus j’ai appris - je m’engage pas quand je dis on verra bien - alors
je dis beaucoup on verra bien ou on se tient au courant - capable pas capable - d’ailleurs je
ne sers plus la main de personne alors maintenant quand tu tendras les bras tu toucheras mes
seins